Zoom sur le Conseil Communautaire du 6 décembre

Les élu·es communautaires se réunissaient samedi 6 décembre pour la dernière session plénière de l’année 2025. Lors de cette dernière, le sujet principal était la création d’un Conseil de l’Agriculture et de l’Alimentation qui a été validée. Nous vous proposons de revenir sur ceux sujets ainsi que ceux qui ont été portés par des élu·es membres d’EHBai.

Création du Conseil de l’Agriculture et de l’Alimentation

Lors du dernier conseil de la Communauté d’Agglomération Pays Basque de l’année, la création du Conseil de l’Agriculture et de l’Alimentation a été la décision la plus importante.

Sous pression du préfet et de l’opposition

La Communauté d’Agglomération Pays Basque a voté, à la majorité, la création du Conseil de l’Agriculture et de l’Alimentation. Cette décision vient répondre à la situation critique que vivent les agriculteurs et agricultrices locaux.

Jean-Louis Prebende, élu de Gabadi, a souligné que « La disparition des exploitations est une réalité criante, les projections ne sont pas bonnes. A ce rythme, plus de 100 exploitations auront disparus en 2050 et je crains que nous soyons même en dessous de la vérité. Le manque de succession, les difficultés économiques, les changements climatiques, les problèmes sanitaires me font craindre une accélération de la tendance. »

Les élu·es abertzale ont déploré les lettres que la Chambre d’Agriculture ainsi que le Préfet des Pyrénées-Atlantiques ont envoyé à tou·te·s les maires. Comme l’a exprimé Peio Quihillalt, maire de Ligi- Atherei, envoyer cette lettre avant que le vote des élu·es a suscité de l’étonnement. « Nous tenons tout de même à rectifier le contenu du texte de la Chambre : le Président de la Région M. Alain Rousset ne s’est jamais positionné par écrit, ou autrement, en défaveur de la création d’un tel Conseil. »

L’objectif de l’Office Public de l’Agriculture et de l’Alimentation

« Prenons de la hauteur : aujourd’hui, le monde agricole ne peu plus attendre. Le Pays Basque mérite qu’on s’occupe de son agriculture de manière spécifique. Nous comprenons que le vote de cette délibération permettra à la CAPB de réunir l’ensemble des acteurs et actrices à se mettre, dès demain, autour de la table pour coconstruire cet outil en gardant en objectif la création d’un Office Public de l’Agriculture et de l’alimentation à l’échelle du Pays Basque Nord, notamment en réduisant le mille-feuille administratif et en relocalisant les décisions. »

« Nous ne pouvons pas attendre 8 ans de plus » affirme le maire souletin, en rappelant qu’en 2018 l’Office Public de l’Agriculture et de l’Alimentation avait été déjà demandé et que depuis huit années se sont écoulées. « Votons cette délibération pour commencer à travailler ensemble en faveur du Pays Basque et de ses agriculteurs et ses agricultrices », ajoute Jean-Louis Prebende.

La majorité des élu·es a répondu favorablement à cet appel, lors du vote qui s’est déroulé sous les pressions du Préfet et de la Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques.

Dérogations au repos dominical

Comme chaque année, Gilles Haran, élu d’Isturitze, a pris la parole lors de la délibération sur les dérogations accordées aux établissements souhaitant ouvrir le dimanche. Ces ouvertures bénéficient majoritairement à des grandes surfaces et grands groupes et précarisent les salarié·es.

Selon EHBai, il s’agit ici de l’inverse total du modèle que devrait valoriser la Communauté d’Agglomération Pays Basque. D’année en année, l’exception dérogatoire devient la règle, fragilisant davantage les acquis sociaux des travailleur·ses.

Comme l’a exprimé Gilles Haran, nous devons défendre ce repos du dimanche : « Ce temps de repos est précieux. Il est une opportunité pour notre tissu social et économique, et permet de se structurer et de faire société. »

Les élu·es d’EHBai et le groupe Bil Gaiten votent contre cette mesure, tout comme 34% des élu·es communautaires, un résultat qui a baissé depuis l’an dernier. Pour toutes les raisons déjà exprimées et pour ne pas reculer notamment sur ce qui fait société et sur les acquis sociaux, nous devons continuer à défendre le repos du dimanche !

PLU de Kanbo

Enfin, Jean-Claude Malharin, élu d’Amendüze-Unaso membre d’EHBai et du groupe Bil Gaiten,s’est exprimé lors du vote du PLU de Kanbo.

Ce PLU inculant toujours le projet de Marienia – les élu·es attendaient qu’il soit retiré -, le groupe Bil Gaiten s’est abstenu sur cette délibération, malgré “quelques améliorations par rapport au projet précédent”.

Marienia ez hunki!

Création du Conseil de l’agriculture et de l’alimentation : un premier pas important pour la souveraineté agricole et alimentaire du Pays Basque Nord !

 

Alors que le monde agricole vit une crise profonde, EHBai se réjouit du vote en faveur de la création du Conseil de l’Agriculture et de l’Alimentation lors du conseil communautaire de ce samedi 6 décembre. Il s’agit d’une avancée essentielle pour rassembler les acteurs agricoles (agriculteurs, syndicats, collectivités, consommateurs, acteurs économiques) et la société civile autour d’un projet agricole commun pour notre territoire. Un premier pas vers la création d’un Office Public de l’Agriculture et de l’Alimentation qui, à ce jour, semble bloquée malgré la nécessité de dessiner une politique agricole et alimentaire pour le Pays Basque Nord.

Le Conseil Communautaire de la Communauté d’Agglomération Pays Basque a voté à la majorité la création d’un Conseil de l’agriculture et de l’alimentation pour le Pays Basque Nord. Pour EHBai, il s’agit d’une avancée importante. En effet, face aux politiques agricoles industrielles actuellement en vigueur, cet organe d’échanges et de réflexions propre aux spécificités du territoire sera un premier pas pour défendre les besoins spécifiques du Pays Basque Nord.

Depuis plusieurs années maintenant, de nombreux acteurs alternatifs et efficaces se sont créés pour développer une agriculture paysanne au Pays Basque. La légitimité de leur travail est aujourd’hui reconnue de toutes et tous.

Qu’il s’agisse d’Euskal Herriko Laborantza Ganbara, du syndicat BLE, de l’Association des Producteurs Fermiers du Pays Basque (APFBP) et de sa marque IDOKI, de l’association Trebatu, des filières AOP, ou encore des groupement d’éleveurs, ces acteurs ont été et sont les moteurs du développement des filières de qualité et biologiques, du soutien aux petites installations et des projets de transmission.

Cependant, face à des projections pessimistes sur le futur de l’agriculture au Pays Basque Nord dues au manque de successions, aux difficultés économiques, aux risques liés au changement climatique, ainsi qu’aux crises sanitaires, les agricultrices et agriculteurs ont besoin de volonté et de politiques publiques ambitieuses. Selon EHBai, cette décision permet d’avancer dans cette direction.

Une avancée vers l’évolution institutionnelle du Pays Basque Nord

Bien que la création de ce Conseil soit une avancée, il est important de préciser que son statut associatif et consultatif le limite dans la portée de ses actions. C’est pour cela qu’EHBai fait partie des acteurs qui revendiquent la création d’un Office Public de l’Agriculture et de l’Alimentation.

En effet, dès la création de la CAPB en 2017 et sa prise de la compétence agricole, le Pays Basque Nord aurait dû être doté d’une instance officielle, publique, réunissant l’ensemble des acteurs, pour mettre en place une politique agricole et alimentaire propre à ce territoire.

Nous devons être ambitieux et avancer de front sur ce dossier pour peser auprès de l’État et aboutir à la création d’une instance officielle, originale et innovante. Cette instance serait en charge des sujets cruciaux tels que la gestion du foncier, la souveraineté alimentaire, le maintien de l’emploi agricole, le développement du Pays Basque intérieur ou encore la lutte contre le réchauffement climatique.

L’opposition à la création du Conseil de l’agriculture et de l’alimentation exprimée par le préfet des Pyrénées-Atlantiques Jean-Marie Girier et partagée par le Département et la Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques est significative. Le syndicat FDSEA a également annoncé ne pas y participer. Cela montre bien que les enjeux agricoles de notre territoire sont profondément liés à l’évolution institutionnelle et aux compétences dont le Pays Basque Nord a besoin.

C’est pourquoi, nous trouvons l’attitude du préfet Jean-Marie Girier inacceptable et nous l’appelons à respecter la spécificité de notre territoire ainsi que la volonté de ses habitantes et habitants. Il est temps d’abandonner la vision centraliste, et de tracer, par le dialogue, la voie de l’évolution institutionnelle du Pays Basque Nord.

Une solution définitive à la question des prisonnier·es basques !

La Cour Européenne des Droits de l’Homme, qui siège à Strasbourg, vient de condamner l’État français pour n’avoir pas fourni à Ibon Fernández Iradi les soins médicaux dont il avait besoin, alors qu’il se trouvait gravement malade à la prison de Lannemezan. EHBai souligne l’importance de cette décision, et tient à rappeler qu’Ibon Fernández Iradi n’a pas reçu les soins de santé dont il avait besoin de 2013 à 2021 et que pour cela il aurait dû sortir de prison pour être soigné convenablement.

Dans le cadre du processus de paix mené au Pays Basque depuis Aiete, des progrès importants ont été accomplis en ce qui concerne la situation des prisonnier·es basques. Cependant, l’État français n’a toujours pas apporté de solution pleine et entière à cette question, compte tenu du fait que plusieurs prisonnier·es basques sont encore derrière les barreaux.

Le mandat d’arrêt européen accepté ces derniers jours à Paris contre la prisonnière basque Iratxe Sorzabal en est un autre exemple, alors que, dans une autre affaire jugée en mai dernier à Madrid par l’Audiencia Nacional, elle a été acquittée sur la base de son témoignage de la torture qu’elle a subie.

D’autre part, certaines mesures exceptionnelles restent en vigueur pour un grand nombre d’ancien·nes prisonnier·es basques, comme les interdictions de territoires et/ou les FIJAIT.

C’est pourquoi, EHBai demande à l’État français d’abroger les mesures exceptionnelles et d’apporter une solution politique définitive à la question des prisonnier·es basques, des demandes revendiquées par la majorité de la population basque.

Enfin, EHBai appelle à participer à la manifestation nationale organisée par SARE le 10 janvier prochain à Bilbao sous le slogan « Impossible de prolonger plus la souffrance ».

Euskararen eguna: Déclaration d’EHBai et EH Bildu

« Euskara, jalgi hadi plazara! » s’était exclamé au XVIᵉ siècle Bernat Etxepare, dans le magnifique passage Kontrapas de l’ouvrage récemment exposé au Musée Basque de Baiona. Ce cri et cet appel ont souvent été utilisés comme métaphore de la lutte en faveur de l’euskara, et aujourd’hui encore, ils gardent toute leur actualité. Le 3 décembre doit nous servir à revendiquer un nouveau statut pour l’euskara, car notre langue nationale doit remplir la fonction qui lui revient.

Des attaques dans tout le Pays Basque.

Même si nous avons été capables de faire face au processus de substitution linguistique qui s’est historiquement et méthodiquement déployé dans notre Nation, les conditions juridiques nécessaires au saut dont le processus de revitalisation de l’euskara a aujourd’hui besoin ne sont toujours pas réunies.  Les attaques contre l’euskara de ces derniers temps, impulsées par différents lieux de pouvoir, ne sont qu’un maillon de la même chaîne historique.

Le cadre juridique de Gipuzkoa, Bizkaia et Araba a été rompu ; en Nafarroa, les zonages imposent une frontière artificielle et arbitraire à des locuteurs et locutrices qui n’en auraient pas besoin, et en Lapurdi, Baxe Nafarroa et Xiberoa, en l’absence de reconnaissance officielle, les attitudes récentes de l’État français, et en particulier du préfet des Pyrénées-Atlantiques, donnent à cette offensive toute son ampleur.

Cette réalité démontre clairement que le Pays Basque n’a ni le dernier mot, ni la main, sur les décisions concernant l’avenir de l’euskara, et que nous continuons à dépendre des interventions de ceux qui sont à l’origine de ce processus de substitution. Cette situation crée une immense vulnérabilité et augmente le danger de recul du processus de revitalisation de l’euskara.

Un nouveau statut et une nouvelle politique linguistique.

Ainsi, selon EH Bildu et EHBai, les statuts juridiques et les politiques linguistiques qui sont en vigueur sont obsolètes. Il est grand temps de s’accorder sur un nouveau statut pour l’euskara, et de le concrétiser, afin de construire un cadre juridique égalitaire, de contrer ceux qui veulent empêcher l’évolution de l’euskara et de mettre en place des politiques publiques transformatrices du XXIᵉ siècle, sans intervention extérieure.

Dans ce moment où le débat autour du changement de statut politique est ouvert dans tout le Pays Basque, nous revendiquons un nouveau statut qui transformera l’architecture juridique de l’euskara. Et nous exprimons clairement que c’est en tant que peuple que nous devons tracer ce chemin, et qu’il doit être respecté.

Parce que nous sommes encore dans une phase de stagnation.

Nous, EH Bildu et EHBai, avec les acteurs qui œuvrent en faveur de l’euskara, nous avançons pas à pas pour conquérir de nouveaux espaces. Sur le chemin de l’universalité du savoir, ou dans l’effort pour gagner des espaces de légitimité ; en élargissant les espaces habituels et en les rendant plus accessibles ; en faisant en sorte que ces espaces respirent au rythme de la communauté et en en construisant de nouveaux ; en diffusant des modèles en euskara dans des espaces arides ; en consolidant des engagements en faveur de la gratuité ; en menant des exercices de souveraineté pour déplacer les débats des tribunaux vers les institutions ; en développant des dispositifs permettant  le développement de l’euskara dans le monde de l’entreprise ; en prenant des initiatives dans les territoires dépourvus de politique linguistique ; en tissant des relations pour que l’euskara devienne officiel en Europe ; en construisant la nouvelle politique linguistique dont nous avons besoin dans l’ensemble du Pays Basque à partir des rapports de force du territoire ; en promouvant l’égalité dans tous les espaces de décision influant sur le statut de l’euskara et en protégeant les droits de toutes et tous.

Nous savons ce que signifie le mot saut.

Faire un saut, ce n’est ni avancer à petits pas, ni rester immobile, ni tourner indéfiniment dans un rond-point. Faire un saut, c’est occuper de nouveaux espaces, sans vider les anciens — si ce n’est pour les revitaliser. Parce qu’il est essentiel de préserver ce que nous avons obtenu jusqu’à présent tout en avançant, nous devons continuer à pousser, car les forces qui cherchent à nous faire reculer sont puissantes.

Bien sûr, tout cela exige de nouvelles activations : dans les villages, dans les villes, dans les territoires, sur les places publiques. Nous devons éveiller de nouvelles consciences, capables de revendiquer un statut d’égalité pour l’euskara dans l’ensemble du Pays Basque, et de susciter un élan communautaire en faveur de politiques publiques transformatrices et souveraines qui ouvrent pour une nouvelle ère de revitalisation. Une dynamique qui donne de l’oxygène au renouveau national et à l’euskara, et qui cherche des allié·es dans des espaces porteurs d’égalité et de démocratisation.

C’est pourquoi nous, EH Bildu et EHBai, appelons à participer à l’évènement organisé par Euskalgintzaren Kontseilua le 27 décembre prochain à la Bilbao Arena de Bilbo. Le passage de l’urgence linguistique à une nouvelle dynamique est entre les mains de la communauté euskaldun et de l’ensemble du Pays Basque.

L’égalité, avec des droits pleins et entiers.
Dans toutes les places.

10 ans après la COP21, au Pays Basque comme au niveau mondial, mobiliser la société civile pour enrayer l’inaction des gouvernements

 

La COP30 vient de se terminer à Bélem, au Brésil. EHBai déplore l’absence irresponsable et incompréhensible dans la déclaration finale de plusieurs objectifs essentiels et tout particulièrement l’absence de feuille de route sur le financement climatique ou encore sur la sortie des énergies fossiles, qui avait pourtant été évoquée à la COP28 de Dubai. Malgré cette profonde déception, EHBai souligne la mise en place d’un Mécanisme pour une Transition Juste, une revendication portée par la société civile et qui a réussi à s’imposer dans la déclaration finale. Il faudra que les financements suivent les déclarations, mais EHBai estime qu’il s’agit d’un élément clé pour répondre au défi climatique, et dont nous pouvons nous inspirer pour réussir la métamorphose écologique du Pays Basque.

 

Les objectifs des Accords de Paris ne sont toujours pas atteints

 

Il y a dix ans, les Accords de Paris se fixaient pour objectif de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C, et de préférence sans dépasser 1,5°C. Cet objectif ne sera vraisemblablement pas atteint puisque les trajectoires actuelles mènent à un réchauffement de 2,3-2,5°C. La seule réussite des Accords de Paris aura donc été d’infléchir une trajectoire qui nous menaient à +4°C, mais ce n’est pas absolument suffisant et la responsabilité des gouvernements est entière.

Un constat similaire peut être fait au Pays Basque Nord où des objectifs chiffrés avaient été proposés par le Plan Climat et le Plan de Mobilité adoptés respectivement en 2021 et 2022.

Nous avons décroché par rapport à ces objectifs. Le bilan à mi-parcours du Plan Climat montre certes un infléchissement de nos émissions, mais nettement insuffisant, notamment en ce qui concerne l’énergie. Même constat pour les mobilités, où la progression de l’usage des transports en commun ne compense pas un décrochage inquiétant des trajectoires pour les mobilités douces et, surtout, une augmentation de l’usage de la voiture supérieure à l’augmentation de la population.

Malgré la création d’outils intéressants, comme le secrétariat à la Transition énergétique et à la planification écologique, nous n’arrivons pas à respecter les objectifs que nous nous sommes fixés. Ce décrochage est d’autant plus frappant que les effets du réchauffement climatique se font de plus en plus sentir au Pays Basque : le récent diagnostic de vulnérabilité au changement climatique de la CAPB montre que notre économie, notre agriculture, nos bâtiments et même notre organisation sociale vont être très durement impactés d’ici 2050.

Les raisons de ce décrochage local sont les mêmes que celles observées au niveau mondial : notre dépendance aux énergies fossiles et les implications économiques et sociales qui en découlent ont été largement sous-estimées. Trop d’emplois dépendent directement du pétrole, trop de personnes n’ont pas d’autre choix que d’utiliser leur voiture pour que l’on puisse facilement changer de modèle énergétique. La transformation à opérer est profonde, et demande d’agir avec courage et responsabilité.

 

Une avancée notable cependant : le Mécanisme pour une Transition Juste, dont on doit s’inspirer au Pays Basque aussi

 

C’est pour ces raisons qu’EHBai se réjouit de l’adoption Mécanisme pour une Transition Juste lors de la COP30. Ce mécanisme est à l’origine porté par des syndicats des secteurs les plus menacés par la transition écologique, à savoir les travailleurs et travailleuses des secteurs de l’énergie et de la chimie qui souhaitent être accompagnés et compensés pour pouvoir évoluer vers une activité plus durable.

Il vise plus généralement à ce que la transition écologique s’accompagne d’une réduction des inégalités et que les plus vulnérables ne fassent pas les frais des changements de société à venir.

C’est tout à fait l’esprit dans lequel EHBai œuvre au Pays Basque Nord à la transition écologique. Pour nous affranchir de notre dépendance aux énergies fossiles, nous devons évaluer la portée de ces dépendances et accompagner la transition des secteurs les plus concernés. Pour réduire l’usage de la voiture, nous devons réduire les besoins de déplacements et être en mesure de proposer des solutions de transport alternatives.

Au Pays Basque aussi, nous avons besoin d’un Mécanisme pour une Transition Juste. C’est un objectif collectif majeur qui demande de fédérer les énergies et les contributions de toutes les parties prenantes, et en particulier de la société civile. Le mode de gouvernance de la CAPB doit évoluer pour servir de catalyseur à cette dynamique, et le Pays Basque doit disposer des compétences, notamment en matière sociale et de gestion de la fiscalité écologique, pour se donner toutes les chances de réussir ce pari et pouvoir proposer une révision à la fois ambitieuse et réaliste du Plan Climat dont le plan d’action actuel court jusqu’en 2027.

Mais nous pouvons déjà faire beaucoup mieux avec les outils actuels ; il suffit d’être à l’écoute des nombreuses propositions émises par la société civile. A l’approche des élections municipales et communautaires, EHBai estime que toute liste réellement soucieuse de l’avenir des habitant·es du Pays Basque Nord ne peut transiger sur les objectifs de transition écologique et sociale.

Mobilisation contre l’extrême droite à Saint-Jean-de-Luz

EHBai organise une mobilisation contre l’extrême droite le vendredi 14 novembre, à 19h à Saint-Jean-de-Luz (place Louis XIV), sous le slogan « Face à l’extrême droite, soyons le rempart ».

Pour rappel, EHBai avait mené une action le 2 octobre dernier dans ce village côtier d’Hego Lapurdi. L’objectif était de dénoncer la vente spéculative de la résidence secondaire du milliardaire d’extrême droite Pierre-Édouard Stérin, et d’insister sur la nécessité de construire un rempart face aux forces et aux idées d’extrême droite.

Le lendemain, dans un communiqué envoyé à la presse, Pierre-Edouard Stérin a annoncé publiquement qu’il avait porté plainte contre EHBai et ses deux porte-paroles. Pour l’instant, nous n’avons pas de nouvelles de ces plaintes. Dans tous les cas, comme nous l’avions annoncé, nous nous tenons prêt·es. Et nous souhaitons continuer à renforcer la mobilisation face à l’extrême droite et ses idées réactionnaires.

La mobilisation que nous organisons le 14 novembre prochain à Saint-Jean-de-Luz est clairement en lien avec le contexte de cette vente spéculative, de cette action et de cette plainte. Mais cet appel veut aller plus loin : nous voulons sonner l’alarme face aux menaces de l’extrême droite et permettre aux citoyen·nes de manifester leurs inquiétudes dans la rue. Comme cela a toujours été le cas, la seule manière de faire face au fascisme est de le faire avec détermination, union et mobilisation des citoyen·nes.

La menace de l’extrême droite existe aussi au Pays Basque Nord

En plein cœur de cet agenda réactionnaire mondial, le gouvernement français, avec sa politique ultra-libérale et sécuritaire, embrasse de plus en plus l’agenda de l’extrême droite et soutient son développement. Et malheureusement, les vents réactionnaires sont en train d’arriver au Pays Basque Nord.

Si l’extrême droite parvient à prendre le pouvoir et/ou à s’immiscer dans les cercles de décision, la régression des droits que nous connaissons aujourd’hui s’accélérera considérablement : destruction des services publics et de la protection sociale par des politiques ultra-libérales ; augmentation des privilèges pour les plus riches ; suppression des mesures de protection des droits des femmes ; abandon des politiques de transition écologique ; durcissement des politiques contre les personnes contraintes à migrer ; augmentation de la répression ; mise en danger de la liberté d’expression et d’association ; nouvelle période d’opposition à l’identité basque et à la culture basque.

La diffusion d’idées racistes, xénophobes, homophobes, totalitaires et fascistes fait obstacle au vivre-ensemble et divise la société. Et c’est cela, l’autre grand danger auquel nous faisons face : celui de détruire ce que nous avons construit ces dernières années et que nous sommes en train de construire au Pays Basque Nord. Le territoire et les citoyen·nes en subiront les conséquences.

Construire un rempart et créer de l’espoir au Pays Basque

Face à cette situation, il est indispensable de protéger l’identité du Pays Basque, ses valeurs progressistes et égalitaires ainsi que les consensus que nous avons construits ces dernières années et qui sont largement soutenus dans la société.

C’est-à-dire le travail en faveur du processus de paix et du vivre-ensemble, du développement de l’euskara, de la transition écologique, des droits des femmes, d’une politique migratoire humaniste, de l’agriculture paysanne ou encore du droit au logement. Nous devons protéger collectivement ce que nous avons construit collectivement.

C’est pourquoi, à l’extrême droite et ses idées fascistes, nous répondons l’union. De la même manière que nous avons tissé des accords sur un certain nombre de sujets, nous devons être prêt·es à défendre notre territoire et protéger notre société. L’objectif n’est pas de rester dans les contradictions, mais de soutenir le Pays Basque et son peuple. Pour cela, nous avons besoin de décisions et initiatives concrètes de tous les acteurs sociaux, syndicaux et politiques.

En effet, face à ce dessin sombre, nous pensons qu’il est urgent de diffuser l’espoir. Un espoir créé par un Pays Basque et un avenir meilleur que nous devons construire tant pour les citoyen·nes que pour les nouvelles générations. Cet avenir est en jeu et nous ne pouvons pas échouer. Pour cela, nous appelons les citoyen·nes à se rassembler le vendredi 14 novembre à Saint-Jean-de-Luz.

Si vous souhaitez participer à EHBai localement ou dans un groupe thématique, n'hésitez pas à nous contacter directement en remplisant le formulaire ci-dessous.

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