Analyse des résultats des élections sénatoriales françaises

Comme dans la moitié des départements de l’État français, les grand·es élect·eur/rice·s
des Pyrénées-Atlantiques étaient appelé·es aux urnes ce dimanche afin d’élire trois sénat·eur/rice·s pour un mandat de six ans.

Ces élections revêtent un caractère particulier pour EHBai, la deuxième force politique du Pays Basque Nord. En effet, plus de la moitié des grands élect·eur/rice·s du département sont issu·es du Béarn, ce qui rend difficile la présence des sujets clés du Pays Basque et des idées abertzale au centre des débats lors de ces élections.

Les sortant·es, Frédérique Espagnac, Max Brisson et Denise Saint-Pé ont été réélu.es dans les Pyrénées-Atlantiques. EHBai souligne que nous continuerons à solliciter les parlementaires afin d’obtenir des avancées sur les principaux enjeux de notre territoire tels que l’évolution institutionnelle, le logement, la langue basque, la lutte contre la LGV et la transition écologique.

Il va sans dire que nous ne pouvons fermer les yeux sur les résultats de l’extrême droite. Dans les Pyrénées-Atlantiques, ces résultats ont quadruplés et sur le plan hexagonal, il convient de souligner que nous assistons au retour du RN au Palais du Luxembourg. Nous réitérons notre opposition frontale au projet d’exclusion et de discriminations porté par l’extrême droite et rappelons que ce sont les dérives néo-libérales et autoritaires du pouvoir actuel qui en sont le terreau.

En revanche, nous nous félicitons de la victoire de l’indépendantiste Kanak du FLNKS
Robert Xowie qui l’a emporté face à Sonia Backés, secrétaire d’état du gouvernement Borne, et chef de file des anti-indépendantiste en Kanaky. Ce résultat a une saveur particulière au vu de la piètre gestion du dossier Kanak par le Gouvernement français et ne peut qu’être une source de satisfaction pour tous les partisan·es du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Comme nous l’avons dit à maintes reprises, nous continuerons à travailler afin que le projet politique abertzale, de gauche, écologiste et féministe de plus en plus prégnant dans de larges secteurs de la population du Pays Basque, se fasse entendre dans toutes les institutions.

Non au fascisme ! Les même droits pour toutes et tous !

EHBai dénonce avec fermeté les tracts islamophobes, xénophobes et racistes ayant été
distribués ces derniers jours à Baiona. Ces incitations à la haine sont symptomatiques de
la montée du fascisme que nous devons combattre.

Nous ne pouvons que déplorer la normalisation de l’extrême droite de plus en plus prégnante dans l’État français. La droite et les néolibéraux sont complices de cette extrême droitisation du débat politique. Les médias cités dans un des tracts évoqué auparavant sont la vitrine quotidienne de ce phénomène. A l’heure des dérives autoritaires de l’Etat Français et de hausse des inégalités, de la fausses solutions fascistes nous sont proposées afin de sauver le système capitaliste. Le gouvernement de Macron qui est sur le
point de présenter une nouvelle loi immigration est lui aussi coupable de cette normalisation des opinions fascisantes.

Dans ces conditions, nous revendiquons un Pays Basque où toutes les personnes auraient accès à tous les droits. Au-delà de toutes discriminations nous aspirons à ce que la justice sociale soit une réalité pour toutes les personnes vivant dans notre pays. Nous ne cesserons de combattre le fascisme !

Position d’EHBai à la veille des élections sénatoriales françaises

Alors que les élections sénatoriales française du 24 septembre approchent à grand pas, EHBai souhaite faire part de sa position. 

Neuf listes seront en course dimanche pour l’élection des trois sénatrices et sénateurs des Pyrénées-Atlantiques. Comme décidé par les membres d’EHBai lors de notre dernière AG extraordinaire du 3 juin, aucun accord n’ayant pu être trouvé avec Frédérique Espagnac, EHBai ne présentera pas de liste et ne donnera pas de consigne de vote pour ces élections. 

En premier lieu, il est selon nous regrettable qu’une liste réunissant abertzale de gauche, gauche non-jacobine n’ait pas pu se présenter aux élections afin de défendre les intérêts des citoyen·nes basques. EHBai souhaite souligner une fois de plus que nous avons fait notre possible en vue d’entériner cet accord qui était plébiscité par la majorité de nos membres. C’est à celle qui nous a tendu la main d’expliquer pourquoi elle nous l’a ensuite retirée.  

Néanmoins, il convient de rappeler que les plus de cent “grand·es électrices et électeurs abertzale » pèseront sans aucun doute sur le scrutin de dimanche. Nous soulignons une fois de plus que nous sommes frontalement opposé·es au projet porté par l’extrême droite. En outre, notre programme de gauche ne peut être en adéquation avec celui de la droite. En ce qui concerne les autres candidat·es, ils nous semblent important de prendre en compte leurs positionnements sur des sujets tels que la répartition des richesses et la gestion des services publics, la lutte contre les différentes formes d’oppressions et de discriminations, la reconnaissance officielle de la langue basque et l’évolution institutionnelle du Pays Basque Nord. 

Nous continuerons à travailler afin que le projet politique abertzale, de gauche, écologiste et féministe se fasse entendre dans toutes les institutions. 

Hommage à Grazi Etxebehere

Grazi Etxebehere, militante abertzale historique,  est décédée hier à la suite d’une longue maladie. Nous exprimons nos condoléances aux proches de celle qui était membre d’EHBai.

Engagée très jeune dans le militantisme, Grazi à donné de sa personne durant toute sa vie en faveur de la noble cause qu’est la construction du Pays Basque. Dans le domaine de la culture, en soutien aux réfugié-es politiques basques, en s’engageant dans le processus de désarmement ou encore dans le dynamique de son village d’Ortzaize, Grazi a été présente lors des moments charnière du mouvement abertzale lors des dernières décennies. “C’est donner et non recevoir qui m’a rendu heureuse”. Voici ce que déclarait cette militante abertzale humble et généreuse.

Le mouvement abertzale doit beaucoup aux militants infatigables de la génération de Grazi. Aujourd’hui, alors que le Pays Basque est bien vivant et sur le point d’obtenir de nouvelles avancées en vue de sa libération, nous nous engageons à continuer sur le chemin tracé par les militants nous ayant précédé.

Grazi, Euskal Herria n’oubliera pas tout ce que tu as fait en faveur de sa liberté!

Un système de soins imparfait et inégalitaire

EHBai plaide en faveur d’une offre de soin cohérente et structurée sur l’ensemble du territoire d’Iparralde et attire l’attention sur le nécessaire équilibrage territorial des services de santé.

 

Création d’un SMUR à Donapaleu

EHBai se joint à l’appel des 135 communes du Pays Basque intérieur réclamant l’ouverture d’un SMUR adossé à l’hôpital de Donapaleu.

La semaine dernière, des dizaines d’élu·es et professionnel·es de la santé se sont rassemblé·es à Donapaleu pour évoquer la situation périlleuse dans laquelle se trouvent les communes prises en étau entre Béarn et Côte Basque, sans Service Médicale d’Urgence et de Réanimation (SMUR).

En effet, il existe une forte inégalité de dotations au sein des Pyrénées Atlantiques : chacun des 3 hôpitaux béarnais (Pau, Oloron, Orthez) dispose de son propre SMUR lorsque le Pays Basque Nord n’est pourvu que d’un seul SMUR situé à l’hôpital de Baiona.

Les territoires basques et béarnais possèdent sensiblement la même densité de population ; comment justifier alors l’inéquité dans l’accès aux soins pour les 100 000 habitant·es du Pays Basque intérieur ?

Le Centre Hospitalier de Donapaleu est donc le seul service d’urgence public du département non-pourvu d’un SMUR. Pourtant, Donapaleu, de par sa position centrale et ses infrastructures déjà présentes, aurait toute la légitimité présente tous les critères nécessaires pour obtenir ce service de proximité vital.

Selon une étude commandée en 2010 par l’hôpital de Donapaleu (alors clinique Sokorri), “les habitant·es de l’intérieur bénéficient deux fois moins que les habitant·es des autres secteurs d’une intervention du SMUR pour des situations comparables. Et lorsqu’ils en bénéficient, le bénéfice est largement amputé par les très longs délais d’intervention du SMUR engagé ; ce qui constitue une indéniable perte de chances.”. 13 années se sont écoulées mais aucune action n’a été amorcée en ce sens.

Pour nous, abertzale qui militons pour un équilibre territorial entre le littoral et l’intérieur d’Iparralde, cette réalité est insupportable.

 

Une offre de soin à protéger en Soule

De la même manière que nous militons pour qu’à court terme un SMUR soit mis en place à Donapaleu nous demandons, depuis quelques années, le rattachement de l’hôpital de Mauléon aux services de soins d’Iparralde.

Concrètement, cela signifie que l’hopital de Mauléon opère un rapprochement avec le Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) Navarre-Côte Basque. La CAPB a mis en place et développe actuellement un Contrat Local de Santé (CLS) en lien avec l’ARS. Un des axes marquants de ce document est de « lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé » et planifier ainsi le déploiement des lieux de santé. Les créations de Maisons de Santé à Barcus, Mauléon et Tardets portées par la CAPB viendraient ainsi en complémentarité des services hospitaliers.

A ce titre, nous rappelons que le groupe local EHBai Xiberoa organise une réunion publique ouverte à toutes et tous, sur l’offre de soins en Soule. Rendez-vous le 9 septembre prochain à 10h au cinéma de Mauléon.

 

Un système d’accès aux soins à décider localement

Malheureusement le Pays Basque ne fait pas figure d’exception dans le délabrement des services publiques comme peuvent en témoigner les fermetures répétées et intempestives du service des urgences de la polyclinique de Donibane Lohizune pour manque de personnel.

Nous l’avons vu de manière exacerbée pendant la période de la crise sanitaire, le système de santé est continuellement mis à mal par les décisions des gouvernements français successifs. La centralisation des décisions au sein des ministères et des ARS ne permet pas de déployer le service nécessaire sur l’ensemble du territoire.

Il est évident que la croissance démographique que connaît Iparralde, et particulièrement à l’intérieur, nous oblige à repenser notre système de soins et l’égalité de nos des citoyen·nes devant celui-ci. Pour cela, EHBai continue de défendre un système de santé publique qui propose un maillage fin du territoire, des conditions d’accès aux soins pour toutes et tous et une connexion naturelle avec les services de santé d’hegoalde.

Aujourd’hui c’est une évidence, un tel système ne pourra voir le jour qu’en rapprochant les lieux de décisions.

Dans ce sens, nous estimons que le meilleur moyen de répondre aux besoins des habitant·es est de doter le Pays Basque d’un maximum de compétences. C’est pourquoi nous continuerons notre chemin vers une évolution institutionnelle de l’agglomération afin de la doter des compétences et moyens nécessaires en matière de santé..

 

Lettre à Claude Olive, suite à une publicité inacceptable à Anglet

Monsieur le Maire,

Depuis quelques jours, le long du littoral du Pays Basque Nord et en particulier à Anglet, une campagne de communication est diffusée à l’attention principalement des touristes qui fréquentent les plages de la côte basque.

En effet, les promoteurs Carrefour Property et Centralia Groupe finalisent actuellement la commercialisation du projet immobilier Erreka. Alors que la situation du logement est de plus en plus compliquée pour la population locale, le nombre de résidences secondaires continue de grimper en particulier sur la partie littorale. Cette prolifération de logements vides la majeure partie de l’année, entraine une véritable confiscation de maisons et appartements pour la population locale.

Qu’une publicité puisse, en particulier dans le contexte actuel, promouvoir les résidences secondaires comme le fait cet affichage nous parait totalement insupportable. C’est en contradiction avec les aspirations de la population qui a pu maintes fois exprimer son mécontentement et la demande de solutions ambitieuses, notamment au travers des manifestations organisées par la plateforme Herrian Bizi – Se Loger au Pays. Au lendemain de la première manifestation de ce collectif, vous déclariez qu’en matière de logements il y avait « ceux qui manifestaient et ceux qui agissaient ». Alors Monsieur le Maire, entendez-vous agir pour mettre fin à ce genre de publicités provocatrices ?

Pour préciser notre réflexion, nous souhaiterions savoir si vous avez autorisé cette campagne d’affichage sur la voie publique sur votre commune. En tant que Maire, vous pouvez utiliser votre pouvoir de police et à ce titre, invoquer une atteinte à la moralité publique et interdire certains contenus publicitaires ou informatifs. Conformément à la jurisprudence, nous estimons qu’en l’état actuel de la situation du logement et du foncier, les circonstances locales particulières justifient le durcissement de la réglementation. N’y a-t-il pas à mener une réflexion dans le cadre de l’élaboration du Règlement Local de Publicité Intercommunal (RLPI) en cours d’élaboration à la Communauté d’Agglomération pour, non pas interdire la publicité des agences immobilières -ce serait contraire au droit-, mais en tout cas mettre en place une réglementation plus stricte qui empêcherait ce genre de messages provocateurs ?

Au-delà de cette campagne de communication qui est assurée la plupart du temps par des saisonniers qui ont des conditions salariales insatisfaisantes, nous nous questionnons également sur le contenu du programme immobilier. Pour rappel, ce programme construit sur une ancienne décharge a déjà fait parler de lui en matière de gestion des déchets puisque suite à la vidéo du journaliste Hugo Clément l’année dernière, vous aviez pris un arrêté municipal pour stopper le chantier. La réaction tardive et sous pression médiatique du promoteur Carrefour Property laisse penser à un certain laxisme en matière de gestion des déchets et d’impact environnemental du chantier.

Alors que le territoire connait une pression immobilière sans précédent, et que les réserves de foncier disponible doivent être plus que jamais gérées avec prudence, nous estimons que la question « Pour qui construisons-nous ? » devrait se poser impérativement avant chaque projet. Avec seulement 40% de logements sociaux prévus sur ce programme, nous sommes bien en dessous de la réalité du territoire. Pour rappel, près de 80% de la population locale est éligible aux logements sociaux. C’est également le taux préconisé par les travaux du Conseil de Développement du Pays Basque afin de rattraper le retard sur les objectifs SRU. Avec un prix de sortie à 249000 € pour un 2 pièces et 393000€ pour un 4 pièces, ces logements restent inaccessibles pour une majeure partie de la population locale qui souhaite vivre ici à l’année. Sans dévoiler le contenu des discussions entre la Mairie et les promoteurs autour de l’autorisation d’urbanisme, le prix final et la typologie des acheteurs (résidents principaux ou secondaires) a-t-elle fait l’objet de négociations ?

Comme évoqué, la situation du foncier et du logement dans notre pays est une réelle problématique qui a déjà amené les élus locaux à mettre en place des dispositifs innovants afin d’accroitre l’intervention publique en la matière et laisser moins de champ à la loi du marché libre qui est à l’origine du contexte que nous connaissons. Si notre mouvement revendique des changements législatifs afin que les Maires et les EPCI disposent d’outils plus efficaces, nous pensons qu’une attention permanente et une volonté politique forte peuvent déjà empêcher certaines dérives.

Cette campagne publicitaire est une provocation, c’est en tout cas ainsi qu’elle est perçue et vécue par bon nombre d’habitantes et habitants. Nous espérons qu’elle vous fera réagir tout autant que nous et que nous trouverons tous ensemble les moyens réglementaires afin de ne plus voir fleurir ce genre de communications sur nos plages, dans nos rues et nos boîtes à lettre.

En espérant que cette interpellation suscitera une réaction de votre part, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Maire, nos sincères salutations.