Un Plan Local de l’Habitat : Pour Les Habitant.es !

Ce lundi après-midi, nous avons organisé une conférence de presse à Bayonne, rue Pannecau, sur le sujet du Foncier et du Logement en Iparralde.

Le lieu n’était pas choisi au hasard, devant l’Hôtel Monbar qui a été racheté par un promoteur immobilier et dont les appartements sont mis en prévente à des prix exorbitants. Dans ce quartier populaire du Petit Bayonne, la pression immobilière entraîne une hausse des prix au m² qui de fait empêche des jeunes et moins jeunes à accéder à un logement. Les 10 appartements prévus ici se vendent entre 220000€ et 396000€. A qui s’adressent ces prestations pour lesquelles le promoteur met en avant des dispositifs de défiscalisation ?

Ce n’est qu’une illustration de la dérive dans laquelle on est plongé et que nous dénonçons depuis toujours.

Ce sujet du foncier et du logement est dans l’actualité en ce moment. Parce que la situation se tend de plus en plus et que les colères grondent. Mais aussi sur le plan institutionnel puisque les élu.es de la CAPB sont amené.es à voter le Programme Local de l’Habitat le 10 avril prochain. Ce document entend fixer la stratégie en matière d’Habitat pour les 6 prochaines années.

Mais le scénario retenu prévoit la production de 2600 logements par an sur les 6 prochaines années. Cela entraine, de fait, de nouvelles consommations de terres non construites à ce jour et l’augmentation du nombre de résidences secondaires qui passerait ainsi à plus de 51000 en Iparralde!

Le mouvement abertzale a toujours défendu l’idée que le droit d’avoir un logement doit absolument passer avant celui d’en avoir deux. C’est exactement ce que ce PLH doit poser comme principe fort.

Il faut bien retenir que produire du logement ne veut pas forcément dire construire. Il existe une réserve immobilière à exploiter sans construire de nouvelles parcelles. Le Pays Basque Nord comporte aujourd’hui 21% de résidences secondaires et 7% de logements vacants qui sont donc vides la plupart du temps.

Dans un marché soumis à aucune règle si ce n’est celles du libéralisme, la loi du plus offrant et l’appât du gain, si les décisions politiques ne viennent pas cadrer les choses de manière volontariste, tout nous échappera.

Ce PLH souffre également d’un déficit d’appropriation. Certes le sujet est technique mais la population, lorsqu’on prend le temps de l’expliquer, est tout à fait capable de comprendre les enjeux d’un tel document qui traite de son quotidien. En tant que mouvement politique soucieux de cette question, nous nous engageons, à notre niveau et avec nos moyens, à faire vivre le débat public sur cette question du PLH.

Vous l’aurez compris, en l’état actuel du document nous ne sommes pas satisfaits des orientations fixées par ce PLH. Les nombreuses réserves formulées dans les conseils municipaux sont là pour en attester. De ce fait, en l’état actuel du document nous ne voyons pas comment les élu.es peuvent se positionner favorablement et sans réserve sur ce PLH. Nous avons au contraire besoin d’un document stratégique qui renverse la tendance et fixe de manière volontariste et ambitieuse la politique de l’habitat vers un modèle plus soutenable sur le plan social et écologique.

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