Un septième migrant est décédé en traversant la Bidassoa

Le week-end dernier, le corps sans vie d’un migrant a été retrouvé dans la Bidassoa. C’est la septième personne qui décède dans le secteur en quelques mois.

Aujourd’hui, nous ne pouvons malheureusement que rappeler ce que nous écrivions il y a seulement quelques jours. Ce décès aurait pu être évité avec une politique d’accueil ou une gestion plus humaine de la situation. Depuis plus de 5 ans maintenant, la France renouvelle systématiquement le contrôle à ses frontières intérieures, remettant fortement en cause l’espace Schengen de libre-échange. Ce qui devait être une mesure temporaire est devenue la norme amorçant une logique qui pousse à déployer toujours plus de moyens pour empêcher des personnes qui ont tout quitté et n’ont plus rien à perdre à passer la frontière. Outre les sommes faramineuses dépensées pour cette politique, le bilan humain continue de s’alourdir. Nous devons en terminer avec la répression persistante qui persécute sans cesse les migrant.es.

Certains écrivent depuis samedi que la Bidassoa a de nouveau été meurtrière ou qu’un migrant a trouvé la mort. Non ! Ce n’est pas la Bidassoa qui tue ces personnes, ce ne sont pas de simple décès accidentels. Ce sont les politiques inhumaines mises en place par l’Europe et les états qui condamnent ces personnes à l’exil pour fuir la guerre, la misère, l’exploitation, qui les obligent à tout abandonner derrière eux dans l’espoir de lendemains meilleurs sans aucune certitude d’atteindre leur but.
Et sur ce chemin qu’ils et elles empruntent, les états européens les soumettent à une répression et une persécution permanentes, au risque d’être agressé.es, chassé.es, dénoncé.es… Chaque mètre supplémentaire qu’ils parcourent est un risque de plus pour leur vie, parfois même un pas de plus vers la mort.

Jusqu’à quand resterons nous insensibles ? Jusqu’à quand serons-nous aveugles devant ces situations dramatiques ? Quand est-ce que les autorités prendront leurs responsabilités et respecteront les traités internationaux ?
Cette situation ne peut plus durer, nous ne pouvons plus passer nos semaines à compter les morts sur nos routes, nos chemins de fers, sous nos fenêtres comme si de rien n’était.

Il est grand temps de donner immédiatement aux associations et bénévoles qui viennent en soutien aux personnes migrantes les moyens et la reconnaissance dont ils ont besoin. Il faut même plus que cela, c’est d’une véritable politique d’accueil dont nous avons besoin.

Le Pays Basque a toujours été une terre d’accueil et ne peut accepter de devenir une terre de décès.

Ce soir, nous serons au rassemblement organisé par les associations d’aide aux personnes migrant.es à 19h à Hendaye. Nous appelons à y participer massivement.

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