Soutien d’EHBai au peuple Kanak

Aujourd’hui, le 29 mai, deux représentants de FLNKS se sont rendus à Iparralde. A l’occasion de cette visite, EHBai a voulu faire connaître sa lecture puis donner la parole à Mickaël Forrest, vice-président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Kanaki.

 

Voici le lecture d’EHBai sur la situation actuelle de la Kanaky :

 

En ces temps de souffrance et de deuil et devant la gravité des evenements qui se déroulent sur le sol kanak, c’est avec solennité et solidarité qu’EHBai souhaite la bienvenue en Euskal Herri à Mickaël Forrest, vice-président du gouvernement de Kanaky Nouvelle-Calédonie et David Wanado commissaire général adjoint de l’Union Calédonienne. Dans un contexte global où les droits de certains peuples restent ignorés, où la répression et l’autoritarisme face à leur revendication engendrent des massacres, la solidarité entre peuples opprimés est plus que jamais nécessaire.



Ce qui se passe en Kanaky montre une fois de plus que l’État français fait partie de ces puissances qui répondent aux conflits politiques uniquement par la force, et ce, quoi qu’il en coûte. EHBai tient à exprimer sa consternation face aux réactions d’ Emmanuel Macron et de son gouvernement qui renouent avec des réflexes archaïques de répression dans le Pacifique, des pratiques que l’on croyait reléguées au passé après les accords de Nouméa à la fin du siècle dernier.



Les actes sont effectivement parlants : l’imposition du troisième référendum en 2021, la nomination d’une représentante loyaliste comme secrétaire d’État à la citoyenneté, le passage en force de la réforme irresponsable du dégel du corps électoral, la gestion de la crise par le ministre de l’intérieur, l’instauration de l’état d’urgence, le blocage inédit de TikTok, l’envoi de troupes militaires, et l’évocation par Emmanuel Macron de soumettre la réforme du corps électoral aux électeurs français. Toutes ces actions sont autant de provocations de l’État français qui trahissent une posture innaceptable à trois égards face à la question de l’autodétermination du peuple kanak.



Cette posture perpétue d’abord une forme de colonialisme, car elle réitère par sa violence et son déni l’oppression d’un territoire, d’une culture et d’un peuple. La Nouvelle-Calédonie fait partie des 17 territoires encore à décoloniser selon l’ONU, mais l’Etat français se nie à accepter cette réalité avec lucidité et à prendre ses responsabilités avec maturité politique.

La position de Paris est également inconsciente. Elle a détruit une paix laborieusement construite sur la reconnaissance mutuelle et le respect réciproque, ébauchée par les accords de Matignon en 1988 et consacrée dix ans plus tard dans les accords de Nouméa. En bafouant la culture du dialogue et l’esprit de ces accords, l’Etat français devient responsable du bégaiement de l’Histoire et de ses conséquences.
 Enfin, contrairement à ce que certains pourraient prétendre, cette réponse est tout sauf démocratique. On ne résout pas un conflit politique par la répression. Une résolution démocratique exclut la définition unilatérale des règles que l’on impose par la force comme le fait le gouvernement français. 



EHBai appelle donc les dirigeants politiques de l’État français à faire preuve de responsabilité en coupant avec ces réflexes répressifs dépassés et mortifères pour trouver un accord politique global nécessaire à une paix durable. Profitant de la présence de Mickaël Forrest et David Wanado au Pays Basque, EHBai exprime toute son amitié, sa solidarité et son respect au peuple kanak, confronté à cette épreuve douloureuse sur le chemin de sa pleine souveraineté.

 

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