Au-delà de l’image de marque, construisons une ville pour ses habitant-es

 

A la veille de Noël, et une semaine après le lancement des fameuses dernières lanternes, les membres d’EHBai Baiona se sont réuni·es au carreau des Halles. . Depuis la mise en place de cet événement ces dernières années, les habitant·es ont dénoncé le fait que les lanternes terminaient leur parcours dans les jardins, les parcs, les rues et sur les routes.  Nous souhaitons profiter de ce moment pour faire connaître notre analyse au sujet des grandes célébrations organisées à Bayonne. La politique culturelle et touristique de la mairie de Bayonne repose selon nous sur l’attraction d’un tourisme de masse et l’obtention de bénéfices économiques. Le calendrier des célébrations de Bayonne est complété par des propositions qui réduisent la ville à une marque et encouragent la consommation. Ce sont pour la plupart des événements qui nuisent à la qualité de vie quotidienne des citoyen·nes et des personnes qui y travaillent. Dans le cas des lanternes, nous avons vu comment cet événement est un pur spectacle orchestré par la mairie et avec le concours de l’Office de Tourisme, qui a travaillé à sa diffusion en dehors de Bayonne. Cette attraction touristique pendant les fêtes de fin d’année provoque un bilan carbone impressionnant. La mairie a encouragé un événement de masse, mais sans aucune anticipation : de gros problèmes de circulation dans tout Bayonne et à l’extérieur de la ville, une accumulation démesurée de personnes dans les rues, les marchés, les commerces, les bars et restaurants du centre-ville ; une faible gestion des déchets et, par conséquent, un niveau inacceptable de saleté : voilà ce que les lâchers de lanternes de cette année ont produits. Puisque cette année sera le dernier lâcher de lanternes sur décision du préfet des Pyrénées-Atlantiques, nous voulons poser une question fondamentale: quel genre de célébration voulons-nous pour les Bayonnais·es lors des prochains Noël? Nous ne voulons pas que les lâchers de lanternes soient remplacés par un autre événement de masse. Il nous semble qu’il est temps de donner la parole aux citoyen·nes, de promouvoir la culture ainsi que la langue basque et d’organiser des événements plus populaires à la dimension de notre ville.

 

Dans la même logique, nous voulons étendre les débats aux prochaines Fêtes de Bayonne et Foires au Jambon. À long terme, nous misons sur des stratégies visant à dédensifier ces célébrations. L’assassinat, les viols, les agressions sexistes et les autres événements inappropriés qui se sont produits lors des fêtes de Bayonne sont en grande partie dûs à la massification des fêtes. De plus, la mise en place d’un périmètre payant durant les fêtes de Bayonne a bien montré ses limites. Le/la “festayre” venant s’enivrer dans le centre-ville est mis dans une position de « client-consommateur », creusant un peu plus le fossé avec les habitant·es qui subissent les conséquences des incivilités générées lors de ces festivités. Comme nous l’avons répété à maintes reprises, nous soutenons que le modèle des fêtes de Bayonne doit être décidé par les Bayonnais·es et les acteurs des fêtes. En ce sens, il nous semble souhaitable que le travail réalisé par le collectif 2032 composé de diverses associations, soit une source d’inspiration pour repenser le modèle actuel insoutenable des fêtes. Nous demandons à la mairie de Bayonne de mettre en place les espaces de discussion nécessaires pour écouter et prendre en compte la parole des citoyen·nes. 

 

Nous ne voulons pas d’un Bayonne uniformisé et consumériste de carte postale qui prenne la forme d’une métropole européenne. Nous voulons que la vie de Bayonne se construise par et pour ses habitant·es.

 

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