Le ministère de l’Intérieur français vient d’annoncer qu’il ouvrira quatre voies entre le Pays Basque Sud et le Pays Basque Nord qui été fermées depuis 2021: le pont Avenida d’Hendaye, le passage des Aldudes, le col d’Izpegi à Baigorri et le port de Larrau.
De la pandémie de Covid-19 à la «lutte contre le terrorisme», Paris a utilisé plusieurs prétextes pour justifier la fermeture de ces voies. Cependant, comme nous l’avons vu lors du Tour de France en juillet dernier, l’Etat français a adapté à sa guise les priorités relatives à ses «frontières».
Dans un premier temps, de larges mobilisations ont eu lieu contre cette décision qui rendait difficile pour les Basques de se déplacer dans leurs espaces de vie naturels. EHBai lui-même a organisé des rassemblements pour dénoncer la rigidité de l’Etat français sous le slogan «Euskal Herrian mugarik ez!» (Pas de frontières au Pays Basque!). En juillet, à l’iniatiative des conseillers départementaux EHBai, le conseil départemental votait à l’unanimité en faveur de la réouverture de ces routes. Il y a quelques jours encore, des habitant·es d’Hendaye signalaient avoir recueilli plus de 12 000 signatures en faveur de
l’ouverture du pont entre Hendaye et Irun.
Nous rappelons également que depuis 2021, 8 migrants ont perdu la vie lors du franchissement de la frontière entre le Gipuzkoa et le Labourd. Bien que le problème soit antérieur à la fermeture de ces routes, le renforcement de la «frontière» entre les États français et espagnol a rendu impossible la création de passages sûrs pour les migrants. L’État français et sa politique migratoire meurtrière est responsable de l’extrême gravité de la situation qui règne actuellement dans les communes proches de la Bidasoa. En ce
sens, au-delà de l’ouverture du pont Avenida, nous demandons à l’Etat français de mettre fin aux contrôles et persécutions continus contre les migrants.
Cette question de la fermeture des routes entre le Pays Basque Nord et le Pays Basque Sud montre qu’il est indispensable que les Basques aient le pouvoir de décider des problèmes qui affectent leur vie quotidienne. Ce n’est pas à Paris mais bien au Pays Basque que nous devons décider de l’aménagement du territoire lié à nos espaces de vie, ainsi que d’une politique d’accueil aux migrant-es digne.
11 octobre 2023