Stress hydrique et crise démocratique

Les images de la mobilisation du 25 mars à Sainte-Soline font froid dans le dos.
30 000 personnes ont répondu samedi dernier l’appel du collectif Bassines Non Merci. Leur intention : dénoncer un nouveau projet climaticide décidé par une minorité sans le consentement de la population locale. Pourtant, l’accaparement des réserves d’eau douce dans un contexte de raréfaction des ressources aurait mérité une consultation large. Surtout quand seulement 6% des agricultrices et agriculteurs de Sainte-Soline pourront bénéficier de cette « innovation » d’un autre temps.

Et pourtant… L’Etat français a préféré faire ce qu’il sait faire de mieux, nier l’absence de consentement en réprimant les opposant-e-s.
Les moyens déployés ce samedi démontrent une fois de plus la dérive autoritaire et répressive de l’Etat français. La répression zélée de la compagnie Brav-M est responsable d’une quarantaine de blessé-es et mutilé-es. Comment aurait-il pu en être autrement lorsque les forces de l’ordre annoncent fièrement l’utilisation de plus de 5000 grenades en 2h d’intervalle ?
Deux personnes sont actuellement entre la vie et la mort ; on compte également des mâchoires, mains et pieds arrachéesen raison de l’utilisation de grenades GM2L, qui sont – rappelons-le – considérées comme une arme de guerre. Ces cow-boys montés sur quad auront donc semé la terreur sur le site de Sainte-Soline, allant jusqu’à retarder l’intervention des secours. Il n’y avait sur place guère plus qu’un immense trou creusé dans la terre à défendre par les forces de l’ordre.
Le premier rapport des observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme fait état de tirs des forces de l’ordre en direction d’élu-es, d’entraves à l’intervention des secours sur le site, de tirs tendus sur des véhicules en mouvement, de recours à des armes de guerre… Jusqu’où iront-ils ?

EHBai dénonce fermement ce recours systématique à la violence étatique pour mater la mobilisation populaire. Les violences policières ne sont pas des actes isolés mais bien une doctrine sciemment utilisée par le Ministère de l’Intérieur pour réprimer toute contestation sociale. Les récents débordements lors des manifestations contre la réforme des retraites ou samedi à Sainte-Soline en sont des exemples frappants.
L’eau est un bien commun qui doit échaper aux privatisations, à un accaparement par une minorité.
EHBai a une pensée pour les 2 militants actuellement dans le coma, aux mutilé-es et traumatisé-es de samedi.

Suite à l’appel de la Confédération Paysanne, Bassines Non Merci! et les Soulèvements de la Terre à des rassemblements ce jeudi 30 mars, OSTIA et ELB seront à 19h devant la sous-préfecture de Bayonne pour manifester notre soutien aux victimes et notre ferme désapprobation de ce projet. EHBai soutient bien entendu cette mobilisation.

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