Reforme des retraites : EHBai interpelle les parlementaires

Alors qu’à l’assemblée nationale française les débats concernant le projet de réforme des retraites sont clos et que le texte et sur le point d’être débattue au sénat, vous trouverez ci-dessous la lettre d’interpellation envoyé par les porte-paroles d’EHBai Mathilde Hary et Nikolas Blain aux députés et sénateurs du Pays Basque Nord.

 

Madame et Messieurs,

Cela fait plusieurs longues semaines maintenant que le Gouvernement français a présenté sa réforme des retraites. Ce texte a déclenché immédiatement des réactions multiples et un sentiment d’incompréhension et de colère dans la société. Les mobilisations ayant eu lieu seulement quelques jours après les déclarations de la Première Ministre Elisabeth Borne sont là pour en attester. Nous vivons, depuis, un mouvement social des plus importants dans la durée et en nombre de participant.es que ces dernières années aient connu.

Depuis début février, le débat parlementaire a commencé. C’est pourquoi nous nous adressons à vous aujourd’hui. Nous estimons que le rôle d’un.e parlementaire est de représenter les habitant.es dans les débats à l’Assemblée et au Sénat. Le désaccord profond que suscite ce texte doit, selon nous, amener les responsables politiques à un questionnement. Au-delà des divergences partisanes, l’absence claire de majorité favorable dans l’opinion publique mérite d’être prise en compte.

D’autant plus que le procédé employé par l’exécutif afin de restreindre le débat démocratique est grossier. L’utilisation d’un projet de loi de finance rectificative de la sécurité sociale et le recours à l’article 47.1 de la Constitution prive le Parlement de son rôle premier. Lorsque les conditions de vies des citoyen.nes sont en jeu, nous penssons que les décisions ne doivent pas être prises de cette façon-là.
La logique même de cette réforme répond aux exigences d’un système capitaliste en période de crise sociale, économique, écologique et politique. Dans la logique des politiques néolibérales de ces dernières années, elle engendrera une dégradation des conditions de vie des travailleuses et travailleurs et renforcera la concentration des bénéfices et des gains financiers entre les mains d’une minorité. Face à la crise de civilisation que nous vivons, il nous semble indispensable d’opérer un changement de logique et d’aller dans le sens de la redistribution des richesses et d’un modèle plus juste.

Si ce texte était validé en l’état, ce sont les salarié.es qui en paieraient les conséquences. Allonger la durée de cotisation et reporter l’âge de départ est néfaste pour la santé des travailleuses et travailleurs, en particulier celles et ceux qui occupent des métiers pénibles ou ont des carrières longues. Les personnes ayant des carrières incomplètes seront également impactées en particulier les femmes qui sont souvent dans ce cas. Globalement, il sera plus difficile d’accéder à une retraite pleine et entière qui permette de mener une vie digne pour ses dernières années.

Nous nous permettons de vous interpeller aujourd’hui car la procédure utilisée tronque le débat parlementaire. Il y a un fort risque que les amendements ne soient pas retenus, que le texte aille en l’état devant la Commission Mixte Paritaire voire même qu’il soit finalement appliqué par voie d’ordonnance. Or, nous estimons que les habitant.es du Pays Basque doivent savoir précisément ce que pensent leurs représentant.es à l’Assemblée et au Sénat. Enfin, nous vous appelons à être représentatif de la population du Pays Basque, agir avec la responsabilité qu’impose la situation et de vous opposer par tout moyen parlementaire possible au passage en force de ce texte. Cela permettrait de retrouver un temps de réel débat, de relancer le dialogue social, de la confrontation d’idées et de construire une réforme juste qui assure un système solidaire afin que chacune et chacun puisse vivre dignement.

Dans l’attente d’une réponse de votre part, nous vous remercions par avance pour l’attention que vous porterez à notre demande.

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