Locations touristiques : spéculation immobilière à Saint Pée sur Nivelle

Ce mercredi 8 juin, nous étions à Senpere avec des militant‧es locaux pour mettre en lumière un cas représentatif de la dérive en matière de location de meublés de tourisme. Sur cette parcelle, un propriétaire d’une maison louée à la semaine en a construit une deuxième qui est également louée à la semaine. Deux logements inaccessibles pour la population vivant ici !

Si le cas n’est pas choisi au hasard, le lieu non plus. La commune de Senpere ne fait pas partie de la zone tendue. Elle n’a donc pas accès à un certain nombre d’outils que ce zonage met à disposition des municipalités comme la surtaxe de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires ou la taxe sur le logement vacant par exemple.

Lorsque nous demandons, et ce depuis plusieurs semaines, au Préfet de changer les règles du jeu, c’est notamment pour élargir au plus vite la zone tendue. Qui peut croire aujourd’hui que sur les 158 communes du Pays Basque Nord seules 24 connaissent une tension immobilière ?
Il s’agit donc d’anticiper au plus vite pour que la commune ait accès aux dispositifs et outils permis par la zone tendue qui demain comprendra la mesure de compensation.

Pour prendre un exemple de ces derniers-jours, en Corse les élu‧es de 11 communes de la Communauté de Communes du Cap Corse ont décidé d’enclencher la bataille contre les locations touristiques. Ce secteur de la Corse n’est pas éligible au règlement de changement d’usage que le Pays Basque Nord a voté en 2019 du fait de sa faible population. Sur sollicitation de l’intercommunalité, le Préfet de Haute-Corse a utilisé son pouvoir de dérogation et a signé 11 arrêtés préfectoraux, rendant éligibles les 11 communes volontaires. Si nous citons cet exemple c’est parce qu’il démontre bien que lorsque l’état souhaite répondre aux demandes de la population et des élu‧es locaux, les moyens rapides de le faire existent.

Il faut dire et redire la responsabilité sociale de tous les acteurs de la chaîne du logement, de l’usage du logement par les propriétaires aux différents décideurs politiques. Nous serons toujours en soutien des élu‧es municipaux qui font des choix ambitieux et dans le sens de l’intérêt général sur leurs documents d’urbanisme. Nous serons aussi aux côtés des élu‧es communautaires qui mèneront la bataille pour la mise en application de la compensation et au-delà. Et la période d’élections législatives que nous connaissons aujourd’hui nous entraîne à encourager à voter pour des député‧es qui lors du prochain mandat s’engagent réellement à changer les règles du jeu pour que des agissements comme ce cas précis ici ne puisse plus perdurer.

Nous prenons contact avec le propriétaire afin de lui expliquer que ce type d’agissements en matière de location, accroit les difficultés d’accéder à un logement pour la population locale. Nous en profiterons pour exiger de sa part la remise sur la marché annuel d’au moins un des deux logements et lui présenter les solutions existantes pour cela.

 

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