En finir avec le centralisme, vers la reconnaissance des nations et des territoires

Les résultats de l’enquête “Radioscopie du régionalisme en 2025” menée en collaboration entre la fédération R&PS – dont EHBai est membre – et l’institut de sondage IFOP sont très clairs : que ce soit au niveau de l’Etat français hexagonal comme à l’échelle du Pays Basque Nord, la majorité de la population est unanime sur la déconnexion de l’Etat français avec les territoires, et le besoin de renforcer le pouvoir et les identités locales.

La population basque demande plus de pouvoir pour le Pays Basque Nord

Nous le voyons au quotidien, le Pays Basque Nord subit les conséquences de la centralisation de l’Etat français, entre les mains de responsables politiques sourds aux besoins des territoires. Ce fait n’est pas une idée propre à EHBai, mais bien le sentiment de 90% des habitant·es du Pays Basque Nord, comme le montrent les résultats de l’enquête. Malgré les alertes, et bien que la création de la Communauté d’Agglomération Pays Basque en 2017 ait été une réelle avancée, notre territoire reste dépourvu des compétences, des outils et des moyens nécessaires pour relever les défis qui se posent à nous, contraint par un pouvoir complètement déconnecté des réalités locales.

Face à ce constat et au déclin de la démocratie, EHBai soutient la revendication d’une Collectivité Territoriale à Statut Particulier portée par la plateforme transpartisane BATERA. Une revendication largement légitimée par les résultats de cette enquête : 62% des habitantes et habitants du Pays Basque Nord sont favorables à la création de cette nouvelle institution. Nous pensons cependant que le débat sur le statut politique doit aller plus loin, parce que la possibilité de mettre en place des statuts d’autonomie sur plusieurs territoires de l’État français est également fortement soutenue.

Ces derniers temps, nous avons entendu, sans arguments solides, de la bouche de quelques élu·es opposé·es à la Collectivité Territoriale à Statut Particulier qu’il semblait douteux qu’il y ait une majorité au Pays basque nord en sa faveur. L’enquête le confirme. C’est pourquoi, EHBai préconise d’écouter la volonté des citoyennes et citoyens et d’agir en conséquence, au lieu de confondre l’opinion publique avec des fausses excuses.

Un soutien presque unanime aux mesures pour le développement de l’euskara

Au Pays Basque Nord, la situation de l’euskara est préoccupante. Avec 20 % de locutrices et locuteurs parmi les plus de 16 ans, nous sommes en deçà du seuil de 30 % défini par l’UNESCO pour la survie d’une langue. Pourtant, les mesures revendiquées depuis longtemps par le territoire pour inverser la situation de l’euskara sont largement soutenues par la population : 82% des habitant·es du Pays Basque Nord sont favorables à la co-officialité de l’euskara aux côtés du français, et 66% sont favorables à l’enseignement obligatoire de l’euskara, avec le français, pendant l’horaire normal des cours sauf demande contraire des parents.

Ces chiffres significatifs témoignent d’une volonté de conduire un processus de revitalisation de l’euskara sur notre territoire, contrairement aux actions du gouvernement français et du département des Pyrénées-Atlantiques qui mettent en péril la pérennité de l’Office Public de la Langue Basque (OPLB) en fermant la porte à l’augmentation des ressources dont l’euskara a besoin.

Au vu des résultats de cette enquête, et donc des aspirations de la population du Pays Basque Nord, EHBai appelle les acteurs et élu·es locaux à agir en conséquence : en soutenant en premier lieu les acteurs qui œuvrent au quotidien pour le développement de l’euskara, ainsi qu’en travaillant ensemble en faveur des mesures dont l’euskara a besoin.

Les principales conclusions de cette enquête :

  • L’État français méprise la parole du Pays Basque Nord. Bien que les élu·es et acteurs de la société civile réclament ces dernières années une meilleure reconnaissance du territoire et des mesures en faveur de l’euskara, Paris n’a pas proposé de véritable solution à ces revendications, si ce n’est en répondant par la voie opposée. Les résultats de l’enquête montrent la volonté de la majorité de la population basque, qui n’est pas respectée par l’État français.
  • L’État français est plurinational. L’État nie de facto cette réalité et refuse d’accepter la diversité des territoires et identités des Nations sans Etat. Alors que c’est, au contraire, une réalité que la majorité des Français·es accueille naturellement. Cela signifie qu’en dépit des intérêts politiques, il existe des conditions pour dépasser l’organisation obsolète et centralisée de l’État français et tendre vers une organisation fondée sur la reconnaissance des Nations sans État. Telle est la demande d’EHBai envers le gouvernement
    ainsi que les partis politiques français.
  • Au Pays Basque Nord, les conditions à l’accélération du changement de statut politique et à la revitalisation de l’euskara sont réunies. Les grands consensus sociaux et politiques obtenus ces dernières années dans ces deux domaines sont très largement soutenus par la population basque. Nous avons l’occasion de construire des consensus entre les acteurs basques, d’unir nos forces et de parler à Paris d’une seule voix en tant que territoire.

EHBai appelle à une large mobilisation et à de nouveaux consensus sur ces deux questions dans les prochains mois.

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