Les mêmes droits pour toutes et tous !

EHBai souhaite exprimer son inquiétude suite à l’adoption de la loi immigration à l’Assemblée Nationale française et au Sénat.

Cette loi ne fera qu’empirer les conditions d’ores-et déjà extrêmement difficiles dans lesquelles vivent les personnes migrantes. Lors des dernières décennies, l’État français n’a cessé de prendre des décisions restreignant les droits des migrant·es. Malheureusement, cette loi, portée à l’origine par le gouvernement français, est un pas de géant allant dans ce sens. Tandis qu’elle facilite les expulsions, la protection sociale (notamment, le droit à la santé), le droit au travail et à étudier, le droit d’asile ainsi que celui de vivre en famille sont remis en cause par cette loi. En outre, cette loi fait une distinction entre les droits qui seront accordés aux ressortissant·es des pays européens et aux personnes originaires du reste du monde. Voici une preuve de plus du caractère raciste de celle-ci. Nous sommes face à loi la plus dure adoptée dans l’État français lors des dernières décennies. 

Le débat au sujet de la loi immigration est intervenu dans un contexte politique bien particulier: en effet, l’extrême droite et ses idées sont en plein essor en France comme en Europe. EHBai dénonce les positions des partis politiques et médias qui au sein de l’Etat français ont fait le choix de normaliser les idées et les pratiques fascistes et racistes. Il est aussi dangereux qu’inacceptable que les digues, qui jadis faisaient face à l’extrême droite, aient pu sauter si facilement. Marine Le Pen parle de “victoire idéologique” obtenue par son parti avec cette loi. Ce texte dans lequel on peut trouver de nombreuses revendications historiques de l’extrême droite est marqué du sceau d’un accord de fait entre Macron et Le Pen. Ce vote est un trait d’union entre le bloc néolibéral et le bloc d’extrême droite. 

En ce sens, nous souhaitons profiter de ce communiqué pour déplorer la position de certains parlementaires du Pays Basque Nord sur cette question. Les votes du sénateur Max Brisson et du député Vincent Bru en faveur de la loi sont pour nous très graves. 

Comme cela doit être le cas aux quatre coins du monde, EHBai déclare qu’il est plus que jamais nécessaire de faire face à l’extrême droite et à ses idées. Le fascisme et le racisme n’ont pas leur place au Pays Basque et il est de la responsabilité de tous les acteurs – sociaux, politiques, institutionnels, médiatiques – de les combattre. 

 

Le Pays Basque est une terre d’accueil

Dans cette situation, nous disons haut et fort que le Pays basque est une terre d’accueil.

En premier lieu, les droits des personnes voulant s’y installer doivent être garantis, au même titre que ceux de tout autre citoyen·ne, dans la logique des principes d’égalité de droits, de devoirs, mais aussi de chances. Les institutions du Pays Basque Nord doivent mettre en place tous les moyens qui sont entre leurs mains pour assurer les droits de toutes les personnes ainsi que des vies dignes pour toutes et tous. 

La sécurisation du voyage des personnes qui sont seulement de passage sur notre territoire est elle aussi primordiale. Par conséquent, nous dénonçons les contrôles de police, la traque et les mesures répressives à l’encontre des migrant·es aujourd’hui en vigueur notamment entre Lapurdi et Gipuzkoa. 

Le Pays Basque Nord ne dispose pas de compétences suffisantes pour mettre en place notre propre politique migratoire, c’est pourquoi nous dépendons des décisions prises à Paris et de la gestion qui en est le fruit. Avec l’adoption de cette loi, nous devrons souffrir des conséquences des décisions prises par la droite et l’extrême droite, loin de la réalité du rapport de force au Pays Basque. EHBai revendique des outils et de moyens qui nous permettront de gérer au Pays Basque les processus migratoires aux conséquences, sociales, économiques et culturelles majeures. Cela dans le but que les décisions soient prises ici. D’ici là, en compagnie de la société civile, nous continuerons d’apporter notre soutien aux migrant·es et de dénoncer leur situation. 

 

Aller à la source des migrations

Enfin, il nous semble important d’évoquer les problématiques de fond qui engendrent les migrations. Le système capitaliste repose sur des rapports de domination et la destruction des conditions de vie digne est de plus en plus prégnante  sur une partie de la planète. 

Les guerres font partie intégrante du problème, au même titre que les dommages causés aux écosystèmes et au climat dans de plus en plus de régions du monde. La solution la plus pérenne consistera à mettre fin aux problèmes qui causent les migrations. Nous revendiquons le droit de chaque personne à vivre dignement chez elle/lui, pour ne pas être contrainte à immigrer.

Néanmoins, tant que le monde tel que nous le connaissons et que les rapports de domination en vigueur n’auront pas changés, les migrations ne cesseront d’augmenter. Les migrant·es fuient la faim, la misère, le non-respect massif des droits et libertés ou les conséquences du dérèglement climatique; c’est ainsi aujourd’hui et ce sera de même demain. Immigrer est un droit, les Basques ont dû par le passé le faire à maintes reprises. Nous ne pouvons fermer les yeux et rester les bras croisés, les droits des personnes migrantes vivant ou étant de passage au Pays Basque doivent-être garantis.  

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