Les limites ont été dépassées. L’édition 2023 des fêtes de Bayonne restera dans les mémoires pour être celle de tous les excès. Nous sommes profondément attaché·es aux fêtes de Bayonne. Malheureusement, nous ne pouvons cautionner le modèle festif promu à l’heure actuelle par la mairie de Bayonne.
Un assassinat, des viols et autres agressions sexistes, des mouvements de foule dangereux, les rues de Bayonne devenues des toilettes publiques, le Grand et le Petit Bayonne prenant des allures de discothèque à ciel ouvert, le mal-être des habitant·es de ces quartiers. Les sources du problème ne datent pas d’hier, mais si aucune décision courageuse n’est prise pour enrayer ces phénomènes, la situation ne fera qu’empirer. Contrairement à ce que déclarait Yves Ugalde, adjoint au maire à la culture et à l’animation de la ville de Bayonne, les événements tragiques ainsi que l’ambiance délétère que nous avons vécu lors des dernières fêtes sont directement liés à la massification de celle-ci et à la sur-fréquentation.
Dans ce contexte, il nous semble indispensable que les fêtes de Bayonne soient organisées en prenant en compte les préoccupations des bayonnais·es. Au-delà de la majorité et de la commission extra-municipale des fêtes, les bayonnais·es doivent avoir voix au chapitre. C’est pourquoi nous saluons la pétition lancée par “Citoyens bayonnais” ainsi que la dynamique impulsée par le collectif 2032. La mairie de Bayonne ne peut faire la sourde oreille face à ces initiatives. Nous invitons d’ailleurs tou·te·s les bayonnais·es à participer aux dynamiques que nous venons de citer.
Ce sont les acteurs et les bayonnais·es, en étant partie prenante des fêtes qui ont la légitimité de définir un nouveau modèle pour les fêtes de Bayonne. Nous, militant·es d’EHBai Baiona, c’est en toute humilité et comme n’importe quel·le autre bayonnais·es que nous allons prendre part aux initiatives populaires ayant pour but de transformer les fêtes de Bayonne. La décroissance du format des fêtes, des politiques efficaces contre les violences sexistes, la revalorisation de la culture, la baisse du nombre de déchets produits, la promotion de la langue basque ou encore l’élargissement des fêtes à d’autres quartiers font partie des propositions qui nous semblent importantes. En outre, les alternatives d’ores-et-déjà mises en place par des nombreux acteurs lors des fêtes de Bayonne dans des domaines tels que l’euskara, la culture ou la souveraineté alimentaire nous paraissent des sources d’inspirations intéressantes en vue d’aborder cette réflexion.
Une problématique qui va au-delà des fêtes de Bayonne
La politique touristique et culturelle de la mairie de Bayonne est selon nous à remettre en cause dans sa globalité. Les fêtes de Bayonne, la Foire au Jambon ou les lâchers de lanternes en fin d’année sont destiné·es à installer un tourisme de masse. Ce genre de projet rend impossible la participation des bayonnais·es, il crée de fait un modèle culturel basé sur les retombées économiques, il n’est pas soutenable d’un point de vue écologique et il aggrave potentiellement la crise du logement. Telle est la question que nous devons nous poser à nous-même.
Quelle ville voulons-nous pour les bayonnais·es d’aujourd’hui et de demain?