Droit de réponse de Philippe Elissalde

Le mercredi 3 mars dernier, nous avons organisé une conférence de presse sur la commune d’Ahetze. Suite à cet évènement, le Maire d’Ahetze, Philippe Elissalde, nous a adressé un droit de réponse diffusé aux médias. Par soucis de transparence et au nom du débat d’idée nous publions ici l’intégralité de sa réponse. En évitant de rentrer sur les points polémiques de cette réponse et de faire l’amalgame avec de prochaines échéances départementales, nous réitérons ici notre position sur les questions foncières et en matière de politique de l’Habitat. Nous aurons l’occasion de développer dans le détail notre vision du PLH porté par la CAPB très prochainement.

A la lecture de la réponse de Philippe Elissalde, nous ne pouvons que nous féliciter de voir que nous partageons le diagnostic en matière de logement, et donc que la gravité de la situation est prise à sa juste mesure. Nous encourageons donc l’engagement que soutient le Monsieur le Maire des élu.es d’Ahetze pour répondre aux enjeux de cette crise et nous n’attendons que de pouvoir constater que les choix politiques suivront dans le domaine.

Nous avions, quelques jours avant cette conférence de presse, eu connaissance que la Commission Départementale de Protection des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers (CDPENAF) allait se prononcer sur un changement de destination d’un bâtiment à vocation agricole afin de permettre l’étude d’un permis de construire déposé par un promoteur immobilier en vue d’y faire « 10 logements de standing ».

Notre mouvement politique œuvre depuis longtemps dans le domaine de la préservation du foncier, en faveur d’un modèle agricole qui respecte les producteurs et les consommateurs et d’une politique de l’habitat qui permette à l’ensemble de la population d’accéder à un logement décent à des conditions socialement accessibles. C’est sur la base de ces points forts que nous estimons que les projets comme celui porté par le promoteur dans le cas présent ne devraient plus avoir leur place dans nos communes.

Les chiffres du Programme Local de l’Habitat, travaillé en ce moment-même par la Communauté Pays Basque, doivent amener à une prise de conscience rapide. Et collectivement, élu.es, associations, constructeurs, promoteurs, propriétaires devons trouver des solutions efficaces afin de renverser la tendance et sortir de la dérive dans laquelle le Pays Basque Nord est plongé, soumis à la loi du marché libre qui prive les jeunes et moins jeunes d’un logement dans leur pays.

Dans les axes de travail prioritaires pour le futur, la réhabilitation de vieilles bâtisses est un enjeu majeur pour revitaliser nos bourgs, entretenir le patrimoine et produire du logement sans consommer de nouveau foncier. Et c’est bien sûr le cas concernant Larre Luzea. Cependant, il convient de réfléchir le projet en compatibilité avec l’activité agricole et si du logement devait être fait, qu’il réponde à un besoin des populations locales ou de l’exploitant agricole.

Le projet n’est pas porté par la municipalité mais la puissance publique doit être volontariste sur la question. Les habitant.es nous attendent sur ces sujets, nous devons être à la hauteur des enjeux. Les outils existent et les municipalités doivent s’en saisir pour assurer, autant que possible, une gestion publique du foncier et des projets immobiliers.

Loin d’être dans la seule opposition de principe ou dans la dénonciation, le mouvement abertzale est force de proposition en la matière. Comme nous avons l’habitude de le dire, face au problème du foncier et du logement en Pays Basque Nord, tous les acteurs privés et publics ont leur part de responsabilité. Nous tenons donc à rappeler que pour ce qui est de bâtir des solutions concrètes de façon collective pour répondre à cette crise que nous vivons, notre porte reste ouverte. Des élu.es locaux aux parlementaires, des agences, promoteurs et autres constructeurs, chacun.e doit prendre ses responsabilités.

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