Des militant.es EHBai investissent la résidence secondaire du Ministre Bruno Lemaire

Ce matin, des militant.es d’EHBai ont entrepris une action non violente dans la résidence secondaire familiale du ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, à Saint Pée sur Nivelle pour rappeler que le droit d’avoir un logement passe avant celui d’en avoir deux.

Face au silence du Préfet des Pyrénées-Atlantiques depuis mi-février le mouvement politique a voulu interpeller les plus hautes sphères de l’Etat français. EHBai formule des propositions concrètes qui prennent en compte les urgences sociales et écologiques pour répondre à la crise du logement au Pays Basque, à commencer par le questionnement de l’usage des logements existants.

Le mouvement abertzale pense qu’il faut agir sur deux leviers majeurs pour mobiliser le parc existant. D’une part, réguler l’accès à la propriété en la limitant aux personnes qui veulent véritablement vivre en Pays Basque, en permettant la mise en place d’un statut de résident. D’autre part, il convient de décider immédiatement de nouvelles mesures fiscales sur les logements sous-utilisés tels que résidences secondaires ou les logements vacants.

Pour rappel, il existe au moins 41 000 résidences secondaires du Pays Basque Nord. Cela représente plus de 21% du parc de logements.

Aujourd’hui sur cette question, seule la majoration d’un taux maximum de 60% de la taxe d’habitation peut être mise en place par les communes de la zone tendue. Même fixée à son plafond de 60%, cette surtaxe n’a aucun effet dissuasive sur les propriétaires des résidences secondaires puisqu’elle représente quelques centaines d’euros par an tout au plus.

C’est donc pour demander son déplafonnement que les militant.es ont symboliquement enlevé des tuiles du toit de la résidence secondaire du ministre.

EHBai rappelle également que cette mesure doit s’accompagner par un élargissement de la zone tendue et/ou une modification de ses critères car aujourd’hui seulement 24 communes du Pays Basque Nord ont accès aux outils associés. La commune de Saint-Pée -sur-Nivelle ne fait par exemple pas partie de cette zone tendue et ne peut donc pas appliquer cette surtaxe sur les résidences secondaires dont le nombre augmente alors que dans le même temps de plus en plus de jeunes ne parviennent plus à trouver un logement dans la commune pour y vivre à l’année.

Or, Bruno Le Maire et ses services travaillent en ce moment au projet de loi de finance 2023 qui sera amené devant les parlementaires avant la fin de l’année.

EHBai demande donc au ministre que ce projet de loi permette de déplafonner cette majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires afin d’atteindre un taux dissuasif.

Dans le même temps, les recettes conséquentes engendrées pourraient permettre d’abonder un fond lié à l’EPFL Pays Basque pour le doter de moyens nécessaires pour accompagner les communes dans l’acquisition de foncier et favoriser ainsi la maitrise publique des opérations notamment en faveur de production de logements sociaux.

« Les élu.es locaux ont bien pris la mesure de l’urgence de la situation. Beaucoup sont prêt.es à prendre des mesures fortes. Nous avons pu à nouveau le constater samedi dernier lors du vote du règlement de compensation modifié, une mesure ambitieuse adoptée à plus de 97% des élu.es communautaires. La plupart des mairies de la zone tendue ont aussi voté le taux maximal de 60% de la surtaxe sur les résidences secondaires. Il faut leur donner davantage de moyens pour qu’elles puissent reprendre la main sur cette situation hors de contrôle où les prix dérégulés explosent au détriment des habitant.es » ont précisé les porte-paroles d’EHBai Mélanie Verdier et Peio Dufau.

Les militant.es ont annoncé qu’ils quitteraient les lieux lorsqu’ils auront obtenu un rendez-vous avec le ministre ou un de ses représentant.es d’ici la fin du mois afin de discuter des évolutions législatives pour garantir le droit de vivre et se loger au Pays.
Le droit au logement n’est pas secondaire !

Locations touristiques : spéculation immobilière à Saint Pée sur Nivelle

Ce mercredi 8 juin, nous étions à Senpere avec des militant‧es locaux pour mettre en lumière un cas représentatif de la dérive en matière de location de meublés de tourisme. Sur cette parcelle, un propriétaire d’une maison louée à la semaine en a construit une deuxième qui est également louée à la semaine. Deux logements inaccessibles pour la population vivant ici !

Si le cas n’est pas choisi au hasard, le lieu non plus. La commune de Senpere ne fait pas partie de la zone tendue. Elle n’a donc pas accès à un certain nombre d’outils que ce zonage met à disposition des municipalités comme la surtaxe de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires ou la taxe sur le logement vacant par exemple.

Lorsque nous demandons, et ce depuis plusieurs semaines, au Préfet de changer les règles du jeu, c’est notamment pour élargir au plus vite la zone tendue. Qui peut croire aujourd’hui que sur les 158 communes du Pays Basque Nord seules 24 connaissent une tension immobilière ?
Il s’agit donc d’anticiper au plus vite pour que la commune ait accès aux dispositifs et outils permis par la zone tendue qui demain comprendra la mesure de compensation.

Pour prendre un exemple de ces derniers-jours, en Corse les élu‧es de 11 communes de la Communauté de Communes du Cap Corse ont décidé d’enclencher la bataille contre les locations touristiques. Ce secteur de la Corse n’est pas éligible au règlement de changement d’usage que le Pays Basque Nord a voté en 2019 du fait de sa faible population. Sur sollicitation de l’intercommunalité, le Préfet de Haute-Corse a utilisé son pouvoir de dérogation et a signé 11 arrêtés préfectoraux, rendant éligibles les 11 communes volontaires. Si nous citons cet exemple c’est parce qu’il démontre bien que lorsque l’état souhaite répondre aux demandes de la population et des élu‧es locaux, les moyens rapides de le faire existent.

Il faut dire et redire la responsabilité sociale de tous les acteurs de la chaîne du logement, de l’usage du logement par les propriétaires aux différents décideurs politiques. Nous serons toujours en soutien des élu‧es municipaux qui font des choix ambitieux et dans le sens de l’intérêt général sur leurs documents d’urbanisme. Nous serons aussi aux côtés des élu‧es communautaires qui mèneront la bataille pour la mise en application de la compensation et au-delà. Et la période d’élections législatives que nous connaissons aujourd’hui nous entraîne à encourager à voter pour des député‧es qui lors du prochain mandat s’engagent réellement à changer les règles du jeu pour que des agissements comme ce cas précis ici ne puisse plus perdurer.

Nous prenons contact avec le propriétaire afin de lui expliquer que ce type d’agissements en matière de location, accroit les difficultés d’accéder à un logement pour la population locale. Nous en profiterons pour exiger de sa part la remise sur la marché annuel d’au moins un des deux logements et lui présenter les solutions existantes pour cela.

 

Réaction d’EHBai suite à la suspension du règlement de compensation

Le 5 mars dernier, les élu.es communautaires votaient à plus de 95% en faveur de l’instauration d’une mesure de compensation pour faire face à la prolifération de location meublées de tourisme de type AirBnB.

Comme bon nombre de collectifs et d’associations qui œuvrent en faveur du droit au logement pour toutes et tous, EHBai se félicitait de cette victoire collective. C’est la première disposition prise par les élu‧es communautaires au lendemain de la manifestation massive du 20 novembre dernier. Pour rappel, cette mesure est entrée en vigueur, mercredi 1er juin et devait permettre de récupérer 20000 logements qui aujourd’hui ne sont absolument pas accessibles à la population vivant ici à l’année.

Les associations des propriétaires et les lobbies de locations touristiques ont immédiatement porté un recours demandant la suspension de cette mesure. Une démarche allant à l’encontre de l’intérêt général et que nous condamnons fermement.

Après un report d’audience, les juges ont rendu aujourd’hui leur décision. L’application de la mesure de compensation est reportée.

Cette décision judiciaire suscite un sentiment de colère. Nous n’avons plus de temps à perdre dans la bataille en faveur du droit au logement. Les propriétaires et entreprises de location de meublés touristiques privilégient leurs intérêts privés, et n’ont qu’un objectif : continuer à jouer au Monopoly pourvu qu’ils puissent se faire le plus d’argent possible. En déposant un recours ces propriétaires et ces lobbies de location touristique avides s’engagent dans une bataille contre le droit des habitant.es du Pays Basque a disposer d’un logement.

Cette bataille nous la gagnerons car nous sommes de plus en plus nombreu.ses et déterminé.es à vouloir changer les règles du jeu.

Face à la pression immobilière et à la prolifération des résidences secondaires, la mobilisation sociale s’organise. De notre côté, nous poursuivons notre campagne “Changeons les règles du jeu” qui a pour objectif principal de pousser les institutions à prendre de nouvelles mesures à la hauteur des enjeux. D’autre part, nous soutenons toutes les initiatives et mobilisations qui font face à la pression des investisseurs et de celles et ceux qui considèrent nos logements comme des moyens de spéculation à outrance. C’est le cas des nouvelles initiatives annoncées publiquement par l’association ALDA. Nous œuvrons par ailleurs avec 30 autres organisations au sein de la plateforme Herrian Bizi. Celle-ci, après avoir organisé la manifestation massive du 20 novembre dernier franchira une étape de structuration pérenne ce samedi 4 juin à Hiriburu qui constitutive d’un front collectif large.

En parallèle, les élu.es abertzale poursuivront avec la même conviction l’incarnation de ces revendications populaires dans les mairies et à la CAPB malgré les attaques des lobbies. La bataille en faveur du droit au logement pour toutes et tous passe également par les urnes car nous avons besoin de député.es qui agissent de manière volontariste en faveur de changements législatifs. Le 12 juin prochain pour les élections législatives le vote EHBai est le seul qui entend véritablement changer les règles du jeu ! A nous de jouer !

« Si les réponses institutionnelles ne sont pas à la hauteur, nous passerons à des actions d’occupations. »

Ce mardi 24 mai, nous étions au centre des impôts à Bayonne pour dénoncer le manque criant de dispositifs qui pourraient empêcher les plus riches et les spéculateurs de jouer au Monopoly avec nos logements. Face à la dérive capitaliste, la régulation du marché immobilier passera forcément par des mesures ambitieuses réellement dissuasives sur les résidences secondaires. Or, aujourd’hui la seule mesure existante pour faire face à cette problématique est la majoration de la taxe d’habitation. Même au taux maximal à 60%, cette mesure fiscale n’a aucun effet dissuasif.

 

 

Le jeudi 3 février nous écrivions au Préfet des Pyrénées-Atlantiques lui proposant trois mesures immédiates en faveur du droit au logement. Le représentant de l’Etat nous avait répondu. Si des éléments de sa réponse laissaient présager une prise de conscience du problème, nous estimions que le compte n’y était pas et que des engagements plus concrets et ambitieux devaient être pris notamment sur la question des résidences secondaires. 

 

C’est pourquoi, le lundi 21 mars dernier,  devant la sous-préfecture de Bayonne, nous déposions une nouvelle lettre afin de poursuivre ce dialogue et obtenir des mesures qui prennent en compte la problématique du logement dans sa globalité. En étudiant par exemple au plus vite la faisabilité juridique de dispositifs innovants tel que le Statut de Résident.e. Malgré une relance, nous n’avons à ce jour pas eu de réponse.

 

Face à ce silence et à l’urgence de la situation, nous avons, depuis le centre des finances publiques de Bayonne , lancé 3 appels :

– Le premier au Préfet afin d’obtenir de véritables engagements d’ici le prochain comité de pilotage territorial prévu fin du mois de juin. 

– Le second aux élu.es locaux à se saisir de tous les dispositifs pour contrer la spéculation immobilière. 

– Le troisième aux habitant.es pour nous rejoindre sur des actions d’occupations si les réponses institutionnelles ne sont pas à la hauteur des enjeux. 

Nous continuerons en parallèle à nous engager dans la plateforme Se Loger Au Pays – Herrian Bizi et invitons à ce titre tou.tes les habitant.es du Pays Basque à participer au Forum Logement le samedi 4 juin à la salle La Perle d’Hiriburu.


Pour voir la vidéo de l’action : cliquer ici.

Forum «SE LOGER AU PAYS – HERRIAN BIZI » samedi 4 juin à Saint Pierre d’Irube

La Plateforme unitaire « SE LOGER AU PAYS – HERRIAN BIZI » dont EHBai est membre, organise un Forum logement le samedi 4 juin de 9H30 à 20H00 à la salle La Perle de Saint Pierre d’Irube. Comme nous l’appelions déja de nos voeux lors du rassemblement devant la CAPB le 10 avril 2021, cette plateforme avait organisé le 20 novembre dernier la grande manifestation « Vivre et se loger au Pays – ezpekulazioari ez ! » qui a réuni 8000 personnes dans les rues de Bayonne, en faisant la plus grande manifestation pour le logement organisée dans l’hexagone depuis ces 25 dernières années. Elle a depuis travaillé à se structurer de manière permanente et à élaborer une feuille de route pour les 2 années à venir.

Le prochain rendez-vous est celui de Samedi 4 juin à Saint Pierre d’Irube (Salle La Perle) :

> 9H30 – 12H30 : Assemblée Générale constitutive de la plateforme SE LOGER AU PAYS – HERRIAN BIZI.
Adoption de sa feuille de route et de son modèle de gouvernance. Élection de son groupe de pilotage élargi. Constitution de son équipe d’animation.

 

> 12H30 : Buffet préparé par l’Atelier Chantier d’Insertion d’Atherbea – coût : 10 euros/eusko.
Pour participer à ce buffet, il faut impérativement réserver sa place avant le vendredi 27 mai à l’adresse : herrianbizi.selogeraupays@gmail.com 


> 14H30 –
17H30 : 2 ateliers de travail
-Résidences secondaires
-Logement social et très socialr


> 18H00 –
20H00 : Conférence publique « SE LOGER AU PAYS / HERRIAN BIZI »
Logement social, encadrement des loyers, résidences secondaires, meublés de tourisme et compensation.
Avec :

Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du logement, présidente de l’Union Sociale pour l’Habitat

René Dutrey, secrétaire général du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées, ancien adjoint au maire de Paris, auteur du rapport sur l’encadrement des loyers ayant inspiré les évolutions législatives sur le sujet

Joseba Otondo, maire du Baztan, initiatives locales sur les résidences secondaires et le logement vacant

Stéphane Pfeiffer, adjoint au maire de Bordeaux, chargé du service public du logement et de l’habitat


En tant qu’organisation membre de la plateforme, EHBai appelle tou.tes les habitant.es du Pays Basque à participer à cette journée importante pour le droit de vivre et de se loger au Pays Basque. 

“Urgence Logement” : les habitant.es se mobilisent massivement

Ce samedi 20 novembre, nous étions 8000 dans les rues de Bayonne sous le slogan  “Vivre et se loger au Pays ! Espekulazioari ez!”. La population du Pays Basque nord a bel et bien répondu présent à cet appel à mobilisation inédite. Jamais une manifestation sur le logement n’avait encore rassemblé autant de monde sur la question du logement à l’échelle hexagonale. Un projet ambitieux qui s’est avéré être une réelle réussite pour les organisateurs.

Nous souhaitons donc remercier toutes les personnes qui se sont engagées dans l’organisation de cette grande manifestation et qui au cours de ces derniers mois ont travaillé sans relâche. Nous remercions également les 251 bénévoles qui ont participé au succès de cette journée.

La dimension massive de cette mobilisation est le reflet du niveau d’exaspération générale face à la difficulté à trouver un logement digne et abordable en Iparralde. Aujourd’hui c’est le Pays Basque Nord dans toute sa diversité qui était dans la rue pour dire la nécessité et l’urgence à trouver des réponses efficaces et immédiates. Face à cette mobilisation populaire, les élu‧es doivent prendre leurs responsabilités pour répondre à une situation incontrôlée.

Le 20 novembre est désormais une date historique qui marque la prise de conscience collective des habitant‧es d’Iparralde et de leur mobilisation pour faire face à la situation du logement devenue insoutenable. Il s’agit aussi, d’un moment clé où 32 organisations ont pris leur responsabilités pour organiser collectivement ce premier rendez-vous.

Le 20 novembre point d’orgue de la Campagne Urgence Logement
Cette nécessité de rassembler de façon la plus large pour faire face au marché libre et ses dérives, est la raison qui nous a poussé a appelé en avril dernier en tant qu’EHBai, syndicats, associations et mouvements politiques à co-organiser cette grande mobilisation en ce mois de novembre.

Le 10 avril dernier, EHBAI lançait la campagne « Urgence Logement » en appelant à une manifestation co-organisée.

Pour rappel, le 10 Avril dernier, alors que le Programme Local de l’Habitat (PLH) était voté, 200 personnes s’étaient rassemblées devant le siège de la CAPB à l’appel d’EHBai qui sonnait l’alarme et lançait la campagne Urgence Logement – Etxebizitza Eskubidea Denontzat! (Le droit au logement pour tou‧tes!). Cette campagne permanente prévoyait 4 champs d’action :

  • La poursuite des actions citoyennes,
  • Le suivi du travail institutionnel,
  • Le lancement d’une Consultation Populaire sur le Logement,
  • et enfin La construction d’un front large avec le lancement de la co-organisation de la manifestation du 20 novembre point d’orgue de la campagne.

Ces prochaines semaines, EHBAI poursuivra son engagement avec les autres organisations et les citoyen‧nes qui le souhaiteront pour constituer cet espace de travail commun qui permettra de peser sur le débat public et arracher des décisions politiques fortes au niveau local et hexagonal.

La campagne “Urgence Logement – Etxebizitza eskubidea denontzat” aura permis de remettre cette thématique au cœur du débat public.

Prochain rendez-vous majeur pour EHBAI le samedi 2 avril 2022 date à laquelle cette campagne se clôturera avec le forum “Foncier et Logement en Pays Basque nord”. Il y sera fait le bilan d’un an de campagne avec notamment la restitution des résultats de la Consultation Populaire sur le Logement et de nouvelles annonces afin de poursuivre la mobilisation contre la spéculation et en faveur du droit à un logement digne et abordable pour tou‧tes.